
Le livre, et ma main. En arrière-scène, un humidificateur.
Qu’est-ce que c’est?
Un roman par l’écrivain français Guillaume Dustan, publié en 1996.
Et ça parle de quoi?
C’est essentiellement un reportage sur la vie intime d’un jeune français homosexuel pendant une période de quelques mois. Le roman parle quasiment exclusivement de sa vie sexuelle, ce qui est mouvementée, il faut le dire : « Dans mon monde, baiser beaucoup, ça veut dire trois mecs par semaine. » On ne sait pas grand-chose sur la vie professionnelle ou familiale ce cette personne. Je dirais que on est proche d’un roman érotique.
C’est divertissant, la vie sexuelle de cet homme-là?
Pour moi personnellement, c’est intéressant, parce qu’il s’agit d’une vie gaie que je ne connais pas du tout. Il y a beaucoup de drogues, des godes, des poppers, des costumes. Il n’y a pas beaucoup d’espace pour des relations émotionnelles dans la vie qui est dépeinte dans ces pages. Ce sont vraiment juste des rapports sexuels, avec peu de profondeur, un après l’autre. À l’époque, le personnage utilise quelque chose qu’il appelle son Minitel pour trouver des partenaires—un peu comme nos apps d’aujourd’hui. Ça donne un petit air retro (et français) à ces pages!
Bon. Est-ce qu’il y a autre chose à dire?
Pas tellement, non. Il n’y a pas d’intrigue en tant que tel. Il y a une relation qui se termine au début, une autre qui commence, mais ce n’est pas un livre où on s’intéresse beaucoup à la vie intérieure des personnages. Et il y a très peu de réflexion au sens d’une vie dédiée à la recherche sans fin de partenaires sexuels. Finalement, c’est une espèce de reportage sur la vie érotique d’un jeune parisien dans les années 1990. (L’épidémie du SIDA est toujours là, en arrière-scène, mais comme dans un autre roman français qu’on a lu récemment, le traitement de ce fléau est beaucoup plus léger comparativement à ce qu’on lit normalement dans des livres en anglais.)
Étoiles?
Une étoile. C’est intéressant comme portrait d’une vie consacrée à la sexualité, et peut servir comme inspiration pour nouveaux pratiques sexuels ! Cela étant dit, il y a un manque de questionnement sur le sens d’une vie qui évite systématiquement des relations plus profondes. (Il y a une phrase ensevelie dans le livre ou Dustan considère la possibilité qu'il a, tout simplement, perdu espoir. C'est révélateur, mais cette idée n'est jamais développée.)
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